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Comité de Défense Contre le Barrage de Charlas

Dossier d'opposition au projet de construction d'un barrage à Charlas

UN PROJET VIEUX DE 20 ANS QUI N'A PLUS LIEU D'ETRE

Version : Février 1997

 

Un projet de réservoir d'eau prévoit de noyer 625 hectares de bonnes terres cultivées sur 5 communes dans le sud de la Haute-Garonne, représentant une masse d'eau de 110 millions de m3.
Une digue de 60 mètres de haut sur 1,3 km de long serait construite à 150 mètres du village de Saman dans sa partie agglomérée.

Le Conseil Scientifique est très réservé sur la justification de ce barrage et note de profonds risques écologiques.

Ce projet est en effet inutile, dangereux, hors de prix, nuisible à l'environnement et dévastateur pour l'économie locale.

Les habitants des 5 communes (Charlas, Saman, Cardeilhac, Sarremezan et Saint-Lary) ont constitué le Comité de Défense Contre le Barrage de Charlas.

A travers ce document, ce Comité présente ses arguments et les justifie.


Sommaire

1 - Présentation du projet

2 - Historique du projet et des actions du Comité

3 - L'avis du Conseil Scientifique

4 - Un barrage inutile

5 - Une aberration économique

6 - Un barrage contre le développement, contre l'emploi

7 - Un barrage dangereux

8 - Une catastrophe écologique

9 - Les opposants au projet

10 - Conclusion : un projet désuet


1. Présentation du projet

Le projet de barrage à Charlas est mené conjointement par le SMEAG (Syndicat Mixte pour l'Aménagement de la Garonne) et la CACG (Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne) qui y ont respectivement des intérêts politiques et économiques.

* Le SMEAG souhaite, à travers la réalisation du plus grand barrage de la région, devenir complètement incontournable sur la Garonne.

* Pour la CACG, la réalisation de cet ouvrage lui donnerait du travail pour de nombreuses années, pour le construire d'abord, pour le gérer ensuite.

Le projet consiste à réaliser un prélèvement d'eau d'un maximum de 330 millions de m3 dans la Garonne à proximité de Montréjeau et à conduire cette eau auprès d'une retenue à construire sur les communes de Charlas, Saman, Cardeilhac, Sarremezan et Saint-Lary (Sud de la Haute-Garonne).

Cette retenue d'une capacité maximale de 110 millions de m3 (vidée 3 fois dans l'année) servirait à réalimenter la Nère mais aussi, à travers un réseau de conduites enterrées et aériennes, les autres barrages "dits du système Neste" situés au Nord-Ouest de Charlas.

Le coût du barrage et des aménagements annexes est actuellement estimé (Francs 97) à plus de 1 millliard 300 millions de Francs. Sa construction aurait pour conséquence de faire disparaître 625 hectares de terrain agricole et de construire une digue en terre de 60 mètres de haut à 150 mètres du village de Saman.


2. Historique du projet et des actions du Comité de Défense

2.1. Historique du projet


Années 1970 A l'heure de l'exploitation intensive et d'une libre pollution de la Garonne par les industriels, la CACG met au point le projet du barrage de Charlas, mastodonte ayant pour fonction de diluer en été les polluants en Garonne et de satisfaire aux besoins toujours plus croissants de l'époque en irrigation.
1983 La CACG communique un "Avant-Projet" aux municipalités concernées par le projet.
1988 LA CACG procède à une série de relevés techniques sur le terrain. Arrêt des sondages par décision préfectorale suite aux actions du Comité de Défense.
1992 Une étude coûteuse et approximative qui a duré 4 ansConscientes des enjeux et des problèmes liés à ce projet, les associations ont demandé la réalisation d'une étude d'environnement global sur l'impact de cet ouvrage. Le Ministère de l'Environnement a accédé à leur demande.Mais par un jeu d'intrigues, la réalisation de cette étude a été confiée au porteur du projet, la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne, qui a reçu pour cela la somme de 5 millions de Francs !Juge et partie à la fois, la CACG a eu beau jeu de présenter des résultats approximatifs qui visaient plutôt à justifier l'existence de l'ouvrage qu'à montrer les impacts de celui-ci.
L'avis d'étape de mai 1993 du Conseil Scientifique auprès du Comité de bassin Adour-Garonne est éclairant sur la "valeur" de cette étude :"... Tant par la forme que par le fond, ces dossiers sont apparus au Conseil comme des documents de travail, certains partiels et provisoires. Les buts et les conclusions de chacun des rapports ne sont pas énoncés assez clairement pour qu'il soit possible au lecteur de les juger aisément. La difficulté de lecture s'étend évidemment à l'ensemble des rapports dont on ne voit qu'avec peine comment ils s'articulent les uns les autres..."
Avril 1996 Un avis trés réservé du Conseil scientifique (cf Chapitre 3)Chargé par le Comité de Bassin Adour-Garonne d'évaluer l'étude menée par la CACG et d'analyser la réelle nécessité de construire un barrage à Charlas, le Conseil Scientifique conclue en affirmant que le barrage n'est pas pleinement justifié et que la supériorité de la solution Charlas n'est pas démontrée.
Déc. 1996 Ne tenant pas compte de l'avis du Conseil Scientifique, le Comité de Bassin se prononce partiellement en faveur du projet.Le Préfet de Région transmet le dossier avec avis du Conseil Scientifique aux ministères concernés.
A ce jour, aucune décision n'est prise sur la construction de ce barrage en ce qui concerne son opportunité et son financement; et ce malgré les effets d'annonce répétés.

2.2. Actions du Comité de Défense

Oct. 83 Création du Comité de Défense Contre le Barrage de Charlas regroupant les 5 communes concernées.
Janv. 86 Délibération du bureau de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Garonne : "...le bureau s'oppose formellement au projet de Charlas qui s'avère catastrophique pour l'agriculture de la région..."
1987-1988 Délibération d'opposition à ce projet (conseils municipaux, SIVOM de Boulogne, Association Cantonale de Vulgarisation Agricole, FDSEA,...).Opposition de candidats aux législatives et visite de Lionel JOSPIN sur le site.
1988-1989 Actions sur le terrain du Comité de Défense* réunions publiques et motions d'opposition,* blocage des tentatives de prélèvements de sols par la CACG à Sarremezan, Saint-Lary, Charlas, Saman,* manifestation à Saint-Gaudens.


1990-1992 Envoi du dossier d'opposition aux Ministères concernés ainsi qu'aux élus régionaux et socio-professionnels.Visite et opposition du Président de l'Agence Adour-Garonne au projet (Noël MAMERE).
1993-1996 Débat sur l'eau organisé par le Comité de Défense, l'UMINATE et Nature Midi-Pyrénes.Manifestation place Saint-Etienne à ToulouseOpposition permanente aux Comités de pilotage par les représentants du Comité de Défense.


3. L'avis du Conseil Scientifique

Nous reproduisons ci-après les principales conclusions du rapport de l'étude menée par le Conseil Scientifique. Celui-ci était composé d'une vingtaine de membres.
Ce document a été publié en Novembre 1996 à l'occasion d'une réunion du Comité de Pilotage.


"Faut-il construire une barrage à Charlas ?

Il appartenait au Conseil Scientifique, à partir d'une analyse critique de l'étude globale d'environnement, de clarifier les conditions scientifiques et techniques dans lesquelles les politiques auront à répondre à cette question..."

"1.- Nous ne disposons pas à l'issue de l'étude globale d'environnement d'une vision suffisamment précise des ressources en eau superficielle. Ni les débits naturels, ni leurs modifications par les différents usages, ni les débits encore utilisables ne sont clairement évalués...."

"2.- L'étude retient assez arbitrairement 50-55 m3/s comme débit de salubrité de la Garonne à Toulouse. La valeur de ce choix n'est démontrée ni au plan écologique, ni au plan économique..."

".. Les problèmes de pollution azotées et autres peuvent trouver une solution par les compléments d'équipement envisagés pour réduire les rejets de la ville de Toulouse..."

"3.- Il apparaît qu'on ne doit pas s'attendre à une élévation spectaculaire de la demande agricole en eau au cours des prochaines années..."

"4.- La supériorité de la solution Charlas par rapport à d'autres solutions n'est pas démontrée...
"...Plus généralement, le Conseil Scientifique regrette que le Maître d'oeuvre de l'étude n'ait pas cherché à valoriser au mieux les réservoirs EDF de la Neste, le canal et les réservoirs potentiellement utilisables en Gascogne. Il aurait peut-être ainsi mis à jour une solution plus progressive et non irréversible..."


4. Un barrage inutile

Depuis vingt ans l'ensemble des données socio-économiques ont radicalement changé en Europe, en France et dans la Région Midi-Pyrénées. Seules les justifications de construction du barrage de Charlas n'ont pas évolué d'un iota !

La CACG et le SMEAG justifient depuis 20 ans la construction du barrage de la manière suivante :

* la moitié de l'eau stockée à Charlas serait destinée à l'irrigation,

* l'autre moitié à s'assurer d'un débit suffisant pour permettre la dilution de la pollution en Azote et en Ammoniaque en Garonne au niveau de l'agglomération Toulousaine où certaines années le débit d'étiage est bas.

* Concernant l'irrigation : les hypothèses de la CACG sont dépassées

Nouvelle PAC, loi d'orientation sur l'agriculture pour les 30 ans à venir : l'intensification passe au second rang et laisse la place à la culture extensive de qualité. Ceci entraîne déjà la mise en place de quotas d'irrigation et cette tendance va s'accélérer avec l'entrée dans l'Union Européenne des pays de l'Est (Pologne, Hongrie,...).

La consommation en eau en Gascogne ne va donc pas augmenter dans les années à venir, elle risque même de baisser.

Ceci est fondamental : le Conseil Scientifique l'a dit, les agriculteurs le savent, les élus le savent, la CACG en est consciente.
Mais le modèle de développement de cet organisme repose encore sur les schémas des années 70...

Comment peut-on justifier alors une augmentation démesurée de l'offre en eau quand la demande stagne sinon par le fait que la CACG à d'énormes intérêts financiers dans le projet ?

* Concernant la pollution de la Garonne :

Quel curieux système que celui de diluer les polluants pour respecter des normes environnementales et sanitaires ! Les générations futures seront sans aucun doute fières d'un tel héritage.

Il est en effet plus raisonnable d'investir pour éliminer à la source ou éviter de rejeter dans la rivière les polluants. C'est ce qui a été en partie réalisé depuis 10 ans par les industriels chimiques de la région (Pyrenecell, AZF,.Elf,..).
Mais les études de la CACG n'ont pas pris en compte ces efforts produits par ces entreprises et les pouvoirs publics.

L'idée de la CACG est donc malsaine à la base et de plus nettement moins justifiée en 1996 qu'en 1984.

5. Une aberration économique

Tous les calculs le prouvent : ce barrage serait un gouffre financier. Très cher à construire, il ne serait pas rentable. La CACG compte néanmoins sur les pouvoirs publics, donc sur les contribuables et les entreprises, pour y retrouver ses billes.

* Déjà 12 millions de francs engloutis dans des études

Bien évidemment, cet argent n'a pas été perdu pour tout le monde puisque la CACG en a largement bénéficié.

* Une eau hors de prix

Dès les années 60, les ingénieurs de la CACG se sont vite rendu compte que le coût de ce barrage était prohibitif et c'est la raison principale pour laquelle sa construction n'a jamais été réalisée.

Même en 1990, lorsque le Ministère de l'Agriculture s'intéressait au choix de construction de différents barrages, il soulignait que l'eau de Charlas serait bien plus chère que celle des autres barrages imaginés sur le Viaur et sur le Gijou soit 8F90 contre 5 Francs pour les autres c'est à dire 80% plus cher...

* Un barrage de plus qui ne servira à rien

Les exemples de barrages inutiles ne manquent hélas pas dans notre région et dans notre pays.

* Le surcoût de déplacement d'une ligne à haute tension

La vallée de la Nère est traversée par une ligne haute-tension d'EDF. Près de 10 kms de ligne devraient être déplacées en cas de construction du barrage.


6. Un barrage contre le développement, contre l'emploi

Est-il utile de s'opposer à l'affirmation selon laquelle la construction de ce barrage serait une source d'emplois pour le secteur des Travaux Publics ?

On ne bâtit pas pour occuper des gens mais bien pour l'avenir. Veut-on laisser à nos enfants un cimetière de gravats ou un cadre de vie équilibré et sain ?

* 625 Hectares de Surface Agricole Utile supprimées

Plus de 50 exploitations seront directement touchées sur les 5 communes. Souvent amputées de leurs meilleures terres, elles deviendront non viables. L'implantation de l'ouvrage est tel que les liaisons directes entre les communes seront rompues. Ceci impliquera l'impossibilité pour certains agriculteurs d'exploiter des parcelles sur deux communes limitrophes, ce qui est souvent la réalité aujourd'hui.
De même, l'organisation inter CUMA et l'entraide ne seront plus possibles sur ce secteur.

* Des exploitations détruites, des emplois supprimés

Depuis 15 ans, la profession attend la libération de terres en vue soit d'une installation, soit d'un agrandissement. Mais en vain...
Le marché du travail étant plus que fragile dans ce terroir, de nombreux enfants voire petits enfants projettent de reprendre une exploitation.

Cette donnée essentielle n'est pas prise en compte dans l'étude réalisée par la CACG en 1984 et réutilisée dans les documents de la Chambre d'Agriculture.

L'étude réalisée par la CACG note pourtant :
"la relative constance du nombre d'exploitations à Saman mérite d'être notée; la jeunesse des exploitants (88% d'entre eux ont moins de 50 ans), et l'aménagement en 1977 du réseau d'irrigation contribuent à expliquer cette stabilité".

En fait, fin 1996, l'existence de 3/4 des exploitations des 5 communes est assurée pour les 30 ans à venir (agriculteurs de moins de 30 ans et successions assurées).

La disparition d'un grand nombre d'agriculteurs va avoir des conséquences directes sur les autres secteurs d'activité. L'agriculture fait vivre le Boulonnais et le Comminges en général. Ceci laisse donc prévoir la disparition :

* d'artisans ruraux (forgerons, mécaniciens) à Sarremezan et Charlas,
* d'entreprises agricoles à Charlas, Saman et Cardeilhac,
* de scieries à Charlas, Cardeilhac et St-Lary,
* de commerçants ambulants, boulangers, épiciers, bouchers...

La disparition de cette catégorie de services va accroître l'isolement de la population âgée. Les commerçants sédentaires du Chef-lieu de canton (Boulogne sur Gesse) subiront les conséquences de cette désertification touchant nos villages.

* Abandon du tourisme rural

Le représentant de la CACG a été formel (réunion du 24/07/88 à la Sous-Préfecture de Saint-Gaudens) : "Il ne restera que 10% de la contenance du réservoir dès le mois d'Août".

Un réservoir quasi-vide en été présente les caractéristisques suivantes :
* colonies de moustiques,
* vastes étendues de boues,
* odeurs de vase nauséabondes.

De quoi faire fuire (et non d'attirer comme a bien voulu le faire croire à un moment la CACG !) les touristes qui recherchent de plus en plus en été l'accueil et le calme du tourisme vert (Site de Montmaurin, Gorges de la Save, Lespugue, Forêt de Cardeilhac, Gîtes ruraux,...)

La CACG n'a pourtant pas hésité à présenter des projets farfelus (financés sur fonds publics) aux habitants du secteur : parc animalier de Ciadoux (!) et école privée linguistique (!!).

* Lourde menace pour les turbiniers

Une dizaine de turbiniers entre Montréjeau et Muret seront directement touchés par la ponction d'eau effectuée pour remplir le barrage : leur production diminuera d'un quart.


7. Un barrage dangereux

* De réels risques sismiques

Etant dans une zone à hauts risques sismiques, la réalisation de ce projet peut avoir des conséquences catastrophiques sur l'ensemble de la vallée de la Nère et même au delà. Le Comité de Défense a toujours affirmé qu'il y avait un risque réel malgré le démenti des techniciens de la CACG au mois d'août 1988.

Haroun TAZIEFF nous a donné raison :
"La région pyrénéenne est une zone à gros risques sismiques".

Les faits nous donnent raison :
* rupture d'une digue en terre à St-Georges aux USA en janvier 1989 : 1500 personnes évacuées en catastrophe sur plus de 100 Kms en aval de la digue,
* tremblement de terre dans notre région le 06/01/89 d'une amplitude de 4,2. En 1428, un tremblement de terre évalué à 7 a dévasté une partie de la Gascogne.

* Une menace de mort permanente pour les habitants de Saman

Alors que les pouvoirs publics prennent des mesures draconiennes pour les zones inondables, une digue de 60 m de haut va surplombler un village dynamique.
Toutes les personnes qui ont visité le site (élus, responsables administratifs, responsables professionnels,...) sont fortement choquées par l'importance et la proximité de la digue vis-à-vis du village de Saman.

Nous n'osons pas imaginer un instant que les porteurs du projet fassent l'impasse sur des risques réels qui pourraient coûter la vie à des centaines d'habitants...

* Une vallée sujette aux glissements de terrains

Les glissements de terrain déjà constatés à l'occasion de fortes pluies seront à craindre sur la crête de Cardeilhac-Saint Lary et ceci inquiète habitants et agriculteurs dont les fermes sont à flanc de coteaux.


8. Une catastrophe écologique

* Une Garonne asséchée d'octobre à juin

Afin de remplir cet énorme réservoir, une ponction de 10 m3/s au niveau de Montréjeau sera effectuée sur la Garonne entre le mois d'octobre et celui de juin. Le débit naturel du fleuve (62 m3/s) passerait ainsi à 35 m3/s du fait des prises déjà effectuées pour les canaux de la Neste et de Saint-Martory et de celle nouvelle amputation.
L'eau sera rejetée au niveau de Muret ce qui condamne environ 60 kms de la Garonne.


* La Nère et la Louge transformées en "oueds"

Les oueds sont ces rivières d'afrique du nord qui grossissent subitement, du fait d'orages en amont, pour tout raser sur leur passage. La Nère et la Louge, rivières classées en 1ère catégorie, verraient effectivement leur débit atteindre des pointes de 20 m3/s (au lieu de 3 à 5) lorsque le barrage sera vidé.
L'eau ainsi lachée, outre les conséquences physiques de son passage, aura une composition chimique (peu oxygénée notamment) et une température différentes dûes à son stockage. Ceci entraînera des effets dévastateurs sur les peuplements piscicoles autochtones durant la période de reproduction et de croissance.


* La destruction d'une vallée riche et cultivée

Les travaux de construction, d'une durée minimale de 6 ans, vont détériorer de manière irrémédiable la vallée ainsi que les maisons et fermes (vibrations) faisant actuellement l'objet d'un plan de réhabilitation.
Plus de 30 millions de mètres cubes de terre devront être apportés pour construire cette digue ce qui va impliquer un charrois constant pendant 6 ans sur la zone : de quoi faire fuire l'ensemble des habitants.


* Le micro-climat bouleversé

110 millions de mètres cubes d'eau (11 fois la réserve de l'Astarac, 3 fois celle de Cap le Long) crééront des brouillards intenses nuisibles à la santé humaine, à la faune sauvage (chevreuils, sangliers,...) et aux bêtes d'élevage.


9. Les opposants au projet

Le Comité de Défense Contre le Barrage de Charlas - 31350 Saman
comptant plus de 300 adhérents parmi lesquels 4 conseils municipaux sur les 5 communes concernées directement par le projet,

* De nombreuses personnalités politiques, scientifiques régionales et nationales.

* ainsi que les principaux mouvements écologiques de la région

UMINATE
14, rue de Tivoli - 31068 Toulouse Cédex

Nature Midi-Pyrénées
14, rue de Tivoli - 31068 Toulouse Cédex

Association Vallée du Gijou
Maison de la Vallée - 81330 Vabre

Viaur Vivant
81190 Mirandol

Les Amis de la Terre
10, rue Auriol - 31000 Toulouse

Association Nature Comminges
Mairie - 31160 Aspet

Mouvement Ecologique Garonne-Lauragais
21 rue de Vasconia - 31600 Muret

M.N.L.E Comminges
31210 Bordes de Riviere


10. Conclusion : un projet désuet

Ce projet est l'histoire d'une manière de penser le développement qui a prévalu dans certains organismes durant les années d'après guerre : qu'importe si le besoin était justifié ou non, l'important était de couler rapidement du béton. Des milliards ont été ainsi investis pas toujours à bon escient.

Désormais, les citoyens ne peuvent plus accepter qu'on détruise sans justification réelle leur vallée, leur forêt, leur outil de travail, leur cadre de vie. Comment les pouvoirs publics pourraient-ils justifier la création d'un ouvrage détériorant la Garonne (de Montréjeau à Muret) alors qu'il financent parallèlement des expositions permanentes expliquant la destruction du Rhône par l'homme depuis 50 ans ? (Museum d'Histoire Naturelle de Paris).

Mais avant toute chose, il est indispensable de rappeler que ce projet n'est plus techniquement justifié comme le précise le Conseil Scientifique chargé par le Préfet d'évaluer les études successives menées par la CACG.

Ce projet est profondément inutile

En effet ,

* la stagnation voire la baisse de la demande agricole en eau du fait de la mise en oeuvre de la nouvelle PAC et de la loi d'orientation sur l'Agriculture dans les années à venir ne va plus justifier la création d'un réservoir gigantesque en Gascogne,

* les efforts réels réalisés (mais à poursuivre) depuis 10 ans par les industriels et les collectivités pour éviter de rejeter des polluants dans la Garonne ont permis de se rapprocher des normes en vigueur. Il n'est donc plus pensable d'augmenter artificiellement le débit de la Garonne en été pour abaisser le niveau de pollution...

Ce projet est une aberration économique :

* l'eau produite par le barrage serait 80% plus chère par rapport à la moyenne (Ministère de l'Agriculture, 1990),
* il entrerait dans la liste déjà longue des constructions hydrauliques inutiles.

Ce projet s'oppose au développement local

* 625 Hectares de Surface Agricole Utile seraient supprimées,
* des exploitations seraient détruites, des emplois supprimés,
* le tourisme vert disparaîtrait (barrage vide en été).

Ce projet est dangereux

* de réels risques sismiques existent dans la région,
* la digue de 60m de haut est à 150 m du village de Saman : elle représenterait une menace de mort permanente pour ses habitants,
* la vallée de la Nère est sujette aux glissements de terrains.

Ce barrage serait une catastrophe écologique

* la Garonne serait asséchée d'octobre à juin (débit réduit aux 3/4) entre Montréjeau et Muret,
* La Nère et la Louge se transformeraient en "oueds",
* les travaux, d'une durée de 6 ans, détruiraient une vallée riche et cultivée
* le micro-climat serait bouleversé du fait de la création de brouillards intenses.

Ce projet, que la CACG a tant de mal à faire avancer depuis 20 ans, n'est pas justifié car il ne correspond plus à notre façon de penser le développement. Il doit être combattu et abandonné.

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