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Troisième
Voyage au coeur de la Loire
30 Juin - 8 Juillet 2007 

de Tours (Amboise) - Nantes (Donges Est)

 

Premier bilan

Voyage au cœur de la Loire entre Amboise et Saint-Nazaire :

Entre les gouttes des rencontres stimulantes pour aller de l'avant !

 

Du 30 juin au 8 juillet 2007, une quinzaine de membres ou salariés de SOS Loire Vivante, rejoint par des sympathisants locaux de la Loire moyenne et aval, et quatre amis allemands représentants d'associations travaillant sur le fleuve de l'Elbe, ont parcouru la Loire à bicyclette, entre Amboise et Saint-Nazaire. Durant ce voyage au cœur de la Loire, ils ont constaté les évolutions de la gestion du fleuve depuis la prise de conscience de 1994 qui avait donné naissance au premier Plan Loire Grandeur Nature.
Ce Voyage au cœur de la Loire était le 3ème du genre, après deux éditions sur les parties plus amont de la Loire. Dors et déjà, un Voyage de découverte des rivières et fleuves d'Espagne est prévu pour 2008.
Lors du Voyage 2007, la délégation de SOS Loire Vivante a été très bien accueillie localement par les membres et amis de Loire Vivante, ainsi que par des élus, pour découvrir les paysages naturels et culturels et visiter les projets menés pour la Loire, avec les ligériens qui œuvrent activement pour une Loire Vivante, mais aussi dénoncer les points noirs. Ce périple a été bien relayé par les médias (une quinzaine d'articles de presse locale et régionale et des interviews radio).
Voici quelques exemples qui nous ont particulièrement marqué lors de notre voyage et les constats de SOS Loire Vivante.

==> Développement touristique

Parmi les projets touristiques durables on peut citer la "Loire à vélo" prévue par le Plan Loire Grandeur Nature et développée par les régions Centre et Pays de la Loire. L'itinéraire est bien avancé et très bien signalé, seules quelques parties restent à aménager..
Nous avons rencontré des européens qui parcourent la Loire sur plusieurs jours avec leurs bagages, alors que les français que nous avons croisés sont plutôt des adeptes des sorties à la journée. SOS Loire Vivante espère, avec l'Association Française de développement des Véloroutes et Voies Vertes que grâce à la "Loire à vélo" la culture des voyages à vélo se développera bientôt sur la Loire et en France.

Une approche paysagère nous a été donnée par les membres de l'association Sauvegarde de la Loire Angevine, qui nous ont guidé à vélo durant la traversée du Maine-et-Loire, à travers le site classé au patrimoine mondial par l'UNESCO.
Un dîner convivial et de grande qualité a permis aux cyclistes de découvrir le poisson de la Loire, dans un restaurant de Tours, en présence de membres de l'association Slow Food. Ils ont présenté leurs actions pour la sauvegarde des traditions culinaires et pour un modèle d'agriculture moins intensif et nocif, capable de préserver et d'améliorer la biodiversité.

==> Baignades dans la Loire et qualité de l'eau

Ces dernières années, les autorités responsables de la sécurité des personnes en rivière, ont pris des réglementations excessives, qui les ont incitées à fermer de nombreux lieux de baignade. Or, si le but était de protéger les baigneurs, l'effet inverse peut maintenant être observé. Les bords de Loire se trouvent jonchés de panneaux d'interdiction de baignade, panneaux derrière lesquels on observe des "baigneurs clandestins". En interdisant la baignade, les autorités se déresponsabilisent et évitent, notamment, l'obligation d'effectuer des contrôles de qualité de l'eau de baignade. Pour faire face à la réalité des pratiques de baignade et limiter les risques sanitaires qui y sont liés, la nouvelle Directive européenne " Baignade ", plus exigeante et efficace, doit être appliquée au plus vite. Celle-ci prévoit notamment des contrôles sanitaires sur tous les sites où la baignade est pratiquée, qu'ils soient autorisés ou non. Elle prévoit également une meilleure information des baigneurs sur les risques encourus, pour permettre à chacun de se responsabiliser en toute connaissance de cause.


Les rencontres avec certains élus ont montré leur intérêt de prendre en compte la pratique actuelle de la baignade et de rouvrir des plages de Loire.
Ce voyage aura été l'occasion de constater la bonne qualité de l'eau de baignade, grâce à des prélèvements d'échantillons. SOS Loire Vivante, en collaboration avec des DDASS a fait réaliser des analyses par des laboratoires agrémentés en appliquant, dés maintenant, la nouvelle Directive Baignade, pour montrer l'exemple aux pouvoirs publics. Il s'avère que les résultats sont surprenants, aux antipodes des idées reçues la qualité de l'eau est jugée bonne sur beaucoup de plages en amont du Puy en Velay et de Brioude (Haut-Allier) et excellente pour la baignade en juillet 2006 à Nevers, Jargeau, Beaugency et Ingrandes .Elle était moyenne en juin 2007 à Oudon et Varades (bras de l'Ile Moquart). Mieux : des analyses portant sur l'eau puisée en Loire pour l'eau potable nous indiquent que la qualité bactérienne était excellente en avril-mai 2007 aux Ponts de Cé, à Mauves et Ancenis (tous les résultats en détail sur www.bigjump-ligerien.org )

Si l'amélioration de la qualité bactérienne est manifeste, malheureusement nous ne pouvons pas en dire autant de la qualité chimique, nitrates, phosphates et pesticides sont toujours en quantités importantes. Pour atteindre le " bon état écologique " requis par l'Europe en 2015, de gros efforts en matière restent à faire, notamment en ce qui concerne les rejets d'eaux résiduaires urbaines et les questions liées aux pollutions et prélèvements agricoles.

Pendant trop longtemps, l'agglomération de Tours a rejeté directement dans le Cher une bonne partie de ses eaux résiduaires. La nouvelle station d'épuration de la Riche, promise par Jean Royer pour 1993, ultramoderne et, nous l'espérons, ultra efficace va être inaugurée en septembre 2007. SOS Loire Vivante s'en réjouit.

Au niveau du Val d'Authion, qui se situe en rive droite de la Loire en amont d'Angers, un dossier politiquement délicat et écologiquement problématique est soutenu par nos amis de la Sauvegarde de la Loire Angevine. L'irrigation agricole qui y est pratiquée depuis longtemps met en péril la Loire et méprise les milieux aquatiques. Les captages effectués en Loire sont sans cesse revus à la hausse par la Préfecture à la demande des irrigants. Avec des berges déjà très canalisées et des régimes hydrauliques artificialisés, le Val d'Authion se voit de plus en plus soumis à une forte production de lentilles d'eau à cause des quantités importantes d'intrants agricoles qui y sont déversées. Ainsi, au lieu de les retirées ce sont des centaines de tonnes de lentilles qui sont régulièrement rejetées à la Loire par simples ouvertures des vannes. L'Authion n'est plus une rivière. Il est le cours d'eau le plus canalisé du bassin de la Loire. Son eau est de qualité si médiocre que ses gestionnaires en la déversant dans la Loire, sans la traiter, prennent régulièrement le fleuve pour une poubelle.


==> Solidarité ligérienne : une nécessaire gestion concertée à l'échelle du fleuve

Tout est lié quand on y regarde de près ! On comprend mieux alors l'intérêt d'avoir un plan de gestion global du fleuve, le Plan Loire Grandeur Nature ! Ce qui est marquant pour le voyageur ligérien, c'est de voir à quel point les aménagements de l'amont de la Loire influent sur l'aval et inversement ! C'est en comprenant cette interaction que les sentiments d'appartenance et de solidarité ligériens prennent corps !


Gilles Deguet, un des fondateurs de Loire Vivante, nous a exposé la lutte menée à la fin des années 80 et au cours des années 90 contre les aménagements de remblais et de levées prévus dans la plaine de la Gloriette, au bord du Cher à Tours. A cette époque, M Royer, maire de Tours et Président de l'EPALA (actuel Etablissement Public Loire) souhaitait construire dans la zone inondable de la Gloriette, projet lié aux projets de barrages écrêteurs de crues sur le haut Bassin de la Loire et de ses affluents. C'est pour s'opposer à ces projets qu'est né le mouvement citoyen de Loire Vivante. Aujourd'hui, une partie de 60 ha a été remblayée et est en cour d'urbanisation sous le nom de quartier des deux lions, mais SOS Loire Vivante est passé en vélo avec ravissement à la Gloriette, devenue espace de promenade où des jardins potagers atypiques (recelant des espèces anciennes et rares) ont été installés pour la sensibilisation environnementale.


Les épis construits sur la Loire à la fin du 19ème - début 20ème pour faciliter la navigation et les extractions excessives de granulats dans le lit mineur du fleuve ont malheureusement provoqué l'abaissement de la ligne d'eau. Les conséquences sur les milieux naturels sont multiples : disparition de zones de frayères avec la déconnexion et l'assèchement rapide des annexes hydrauliques, approfondissement du chenal et boisement des anciens bancs de sable, déstabilisation des ponts avec l'accélération du courant… Si aucune intervention n'est engagée, le phénomène causé ne fera que s'accentuer.


Le projet expérimental de remodelage des épis à Bouchemaine a pour objectif d'inverser le processus. Avec la diminution de la hauteur et le raccourcissement des épis, ce projet est un des moyens pour remobiliser le sable stocké entre les épis et lui permettre de se déplacer vers le fond du lit, où son dépôt sera facilité grâce à la diminution de la force et de la vitesse du courant provoqué de fait par l'élargissement de la section. Cela permettra de remonter la ligne d'eau d'étiage.


Martine Staebler, Directrice du GIP Estuaire, nous présente avec enthousiasme les seuils expérimentaux d'Ingrandes/ La Fresne, autre projet mis en place pour relever la ligne d'eau et permettre de remobiliser les sédiments. Il s'agit d'un projet pilote comprenant une étude de modélisation prospective, sur un territoire limité et pour une période d'étude de 5 ans.


Les draguages et les aménagements de chenalisation effectués pour la création d'un bassin de marée dans l'estuaire (port autonome de Nantes/Saint Nazaire) ont notamment eu pour conséquence de faire remonter le front de salinité et d'étendre le bouchon vaseux vers l'amont. Pour y échapper, l'agglomération nantaise qui est alimentée en eau par des ponctions directe en Loire ou dans sa nappe alluviale, a dû faire déplacer sa prise d'eau principale de 15 Km plus en amont, à Mauves, pour un coût d'investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros.


L'extension du bouchon vaseux (en volume et en concentration) a une conséquence importante sur les poissons migrateurs car en période d'étiage, la diminution de l'oxygène due à la décomposition des algues cause ni plus ni moins un barrage chimique de plus de 40 km de long, infranchissable pour tout poisson. Lors des étiages les plus sévères, il est fréquent d'observer des centaines de tonnes de cadavres de mulets flotter sur les quais de Nantes, morts après avoir tenté de franchir le bouchon vaseux lors de leur migration vers la mer. Pour éviter que ces phénomènes ne se poursuivent en Loire, SOS Loire Vivante milite pour que soit prochainement réaliser, dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature, des projets comme ceux du remodelage des épis de Bouchemaine, le maintien d'un suivi des effets des seuils expérimentaux d'Ingrandes/ Le Fresne, et d'un programme de réduction de l'onde de marée dans l'estuaire.


Enfin, autre exemple de solidarité ligérienne, le projet Estuaire 2007 relie pour cet été les deux villes de Nantes et Saint Nazaire. Méga projet de communication artistique, il s'agit de fédérer les populations entre ces deux agglomérations, autour de l'estuaire de la Loire, pour une redécouverte et une appropriation du fleuve et de ses abords. Sous la forme de biennales, avec 3 éditions 2007-2009-2011, outre les œuvres dans les villes, une demie- douzaine d'œuvres sont exposées dans l'estuaire pour le plus grand plaisir des promeneurs et des passagers de bateaux.


==> Restauration et protection des milieux

A La Chapelle aux Naux, Michel Durand (SEPANT), militant des premières heures de Loire Vivante, nous a exposé la lutte menée localement contre le projet d'autoroute Angers-Tours (milieu des années 80). Les associations et la majorité de la population préconisaient un doublement de la route qui est droite et ne passe pas dans la vallée de la Loire.. Pour forcer la décision, le Conseil Général a construit un pont autoroutier qu'ils ont alors déclaré comme un " contournement poids lourd de Langeais ". Ce pont est resté pendant des années une curiosité: aucune route n'y arrivait ni n'en partait. Cette autoroute a finalement été inaugurée en 2006, la tracé le pire (carrément dans le lit mineur de la Loire) a été évité, mais elle traverse plusieurs Zones Naturelle d'Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique. SOS Loire Vivante déplore le fait que cette autoroute ait finalement vue le jour car le tracé final en zig- zag rend le gain de temps ridicule, surtout quant aux frais engagés et aux dommages environnementaux causés.

A Varades, Mr Jean-Pierre Bréhéret, adjoint au Maire de Varades et membre du SIVU des marais et vallées du Pays d'Ancenis, nous a présenté le projet de restauration de la Boire Torse, ancien bras de la Loire, dont l'objectif est de retrouver un continuum hydraulique et écologique, avec comme principal indicateur les frayères à brochets. Des travaux de défrichage et de curage ont été engagés avec le financement du Plan Loire Grandeur Nature. SOS Loire Vivante se réjouit qu'un tel projet soit réalisé sur la boire Torse, boire la plus importante du bassin de la Loire, avec des objectifs écologiques ambitieux et une démarche intercommunale.


==> Projet contre l'extension du Port de Donges Est- Saint Nazaire :

Les cyclistes ont finit leur périple sur la vasière de Donges-Est, lieu où le Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire souhaite s'étendre avec un projet global de 2600m de quai et 450 ha de zones industrialo-portuaires. Christophe Dougé, coordinateur de Loire Vivante Estuaire, et Guy Bourlès, Président de la LPO Loire-Atlantique, ont présenté les enjeux du projet, les raisons qui ont poussé les associations locales à s'y opposer depuis 20 ans, leurs actions et la campagne actuellement menée en faveur de l'estuaire.


Le combat contre Donges-Est, action de solidarité à l'échelle du bassin, est une action prioritaire pour SOS Loire Vivante... En effet, l'Etat et les collectivités ne peuvent soutenir et porter un vaste programme appelé Plan Loire Grandeur Nature et dans le même temps poursuivre les actions de dégradation de l'estuaire aux conséquences importantes sur la qualité de l'eau et des milieux naturels, notamment sur l'extension du bouchon vaseux dont l'impact peut être irréversible pour la migration des poissons.

Contacts

> Claire Dutrillaux, Chargée de projets - SOS Loire Vivante -claire.dutrillaux arobase rivernet.org-------------

Tél SOS LV : 04 71 05 57 88--    

 

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Contact;
SOS Loire Vivante 04 71 05 57 88    www.sosloirevivante.org
Claire Dutrillaux, coordonnatrice de l'événement - 04 71 05 57 88