by
European Rivers Network
Le barrage de Yacyreta
 -
provided by
ERN   
RiverNet content
  Basics
Announcements


Liens et Sources :

Attention : les chiffres sont souvent différents d'un site à l'autre. Nous avons entrecoupé aux mieux les informations, sachant que la bataille entre l'EBY et les associations membres de l'Assemblée porte essentiellement sur le nombre de personnes touchées par le barrage.

Les Affectés par les barrages

Les impacts écologiques et environnementaux

Google Webmap barrage de Yacyreta

Le site officiel
(EBY)

Yacyreta - Energie du futur (site officiel)

Vers nos pages Amérique du Sud

Autres rivières dans les autres continents

vers la page d'acceuil de RiverNet


A propos de RiverNet et ERN


Le barrage de Yacyreta


Informations générales

Une partie des informations sont tirées du site Wikipedia (anglais)
Le Barrage de Yacyretá-Apipé est une centrale hydroélectrique construite sur les saltos de Yacyretá-Apipé ou chutes de Yacyretá-Apipé sur le Río Paraná, entre la province argentine de Corrientes et le département paraguayen de Misiones. Le barrage est construit à 182 km en amont de la ville de Corrientes.
Le fleuve Paraná, deuxième plus grand fleuve d'Amérique latine, entre l'Argentine et le Paraguay. Yacyretá (de la langue guaraníe Jasy reta, ou "terre de la lune") est l'un des plus gros barrages au monde.

Le barrage fait 808 mètres de long et 25, mètres de haut. La production hydro-électrique est assurée par 20 turbines de 4 050 MW qui peuvent produire jusqu'à 19 080 GWh par an, ce qui représenterait 40% des demandes énergétiques d'Argentine). Le débit maximum de 55 000 mètres cubes par seconde.
Ce projet a été très critiqué dés sa phase de projet du fait des 1600 Km² de terre qui devaient être inondés par le réservoir du barrage et la menace qui devait en résulter pour l'environnement. Dés la construction du barrage, de nombreuses espèces de poissons ont été gravement affectés : forte mortalité et menace de disparition de certaines espèces aux habitats dégradés. La superficie du projet retenu prévoit un lac de retenue de 1000 Km² (soit près de dix fois la superficie de Paris).
La zone humide de Ibera à Corrientes est en péril, du fait d'une infiltration des sols. Les inondations à la période des pluies ont été particulièrement destructrices depuis l'édification du barrage.
Il a fallu détruire des villages entiers et reloger les paysans, pêcheurs et autres villageois expulsés. Seulement 2300 maisons et 1000 appartements ont été prévus par les autorités pour reloger plus de 17 000 foyers, soit près de 100 000 personnes. Les indemnisations des familles dont les terres ont été noyé sont nettement en dessous de la décence, ce que dénoncent les mouvements sociaux qui appuient les populations déplacées, les " oubliés de Yacyretá " (voir ci-dessous).
Historique du projet
La Commission Mixte Technique Argentine- Paraguay, en charge de l'étude technique sur le fleuve Paraná a été crée en 1958. En 1973 un accord a été signé entre les deux pays pour réaliser le barrage et son usine hydroélectrique. Pour cela, ils ont créé l'EBY, un établissement qui est appelé par l'ancien Président argentin Menem de " monument de la corruption ".
Les travaux ont commencé en 1983 et la mise en eau a débuté en 1994 après un scandale révélant la corruption qui frappait ce méga projet alors que le budget initialement prévu avait 8 fois été dépassé pour la réalisation du barrage.
Les générateurs électriques ont commencés à fonctionner en 1998 mais la mise en eau n'est toujours pas achevée en 2008. La production électrique n'atteint donc actuellement que 60% des prévisions. Pour remplir l'actuel lac artificiel de près de 500 Km², plus de 20 000 personne ont déjà été déplacées. Les 7 mètres d'eau supplémentaires qui étaient prévus pour la mise en eau totale (et une production électrique de 100%) inonderaient 500 Km² supplémentaires et affecteraient 80 000 personnes, qu'il faudrait déplacer. La contestation des habitants est forte, les interventions policières musclées, et la loi souvent bafouée.
En 2006, durant la période de pénurie d'énergie touchant l'Argentine, le Président a demandé que le projet soit fini en 2008. Quelques mois plus tard, l'Argentine et le Paraguay signaient un accord pour annuler la dette du Paraguay qui s'élevait à 11 000 millions de dollars, en contre partie d'une nouvelle répartition de l'énergie produite par Yacyreta, au profit de l'Argentine (moins 8000 GWh par an sur 40 ans).


Les oubliés de Yacyretá : 100.000 personnes touchées
L'économie et le mode de vie des riverains du barrage de Yacyretá ont été complètement détruits : la pêche commerciale et la pêche pratiquée comme moyen de subsistance par les riverains du fleuve, les petites usines qui fonctionnaient avec des moulins au fil de l'eau, les lavandières qui nettoyaient leur linge, les fabricants de tuiles en terre et d'argile, les transporteurs des bords du fleuve, les agriculteurs. Ce qui a été englouti c'est toute une vie autour du fleuve Paraná.
Le groupement binational (Entidad Binacional Yacyretá ou " EBY ") créé pour réaliser cet ouvrage hydroélectrique a agit sans se préoccuper du sort des gens, des questions des déchets toxiques, des poubelles et tout ce qui s'est retrouvé sous l'eau a entraîner une contamination inimaginable ! C'est le pire désastre écologique d'Argentine, explique Pavel Wiechetek, un membre du mouvement de contestation du barrage qui est devenu le porte-parole des 1200 personnes qui se sont portées partie civile devant la Cour Suprême de Justice d'Argentine contre EBY et pour une indemnisation de toutes les personnes qui souffrent de ce méga projet.
" Les oubliés de Yacyretá ont tout perdu en se faisant chasser comme des chiens à renfort de policiers armés, venus pour les expulser. Sans toits, sans terre à cultiver, sans fleuve où pêcher, ces 1200 personnes venues à la capitale argentine porter leur cause sur la place publique viennent également parler pour les 20 000 personnes qui ont vécus la même chose et les 80 000 autres qui sont en instance de voir leurs terres inondées " racontait Pavel à l'équipe de SOS Loire Vivante- ERN France lorsqu'il est venu rencontrer au Puy en Velay / France l'équipe et son Président, Roberto Epple, en octobre 2007.
Si on prend en compte toutes les personnes qui sont touchées par le barrage de Yacyretá, les 40 000 personnes annoncées par EBY sur son site Internet sont en fait plus de 100 000 ! Avant qu'on ne commence à construire ce barrage ces gens vivaient grâce à une économie de subsistance avec des petits jardins, des activités de pêche en choisissant les poissons qu'ils voulaient et qui foisonnaient auparavant dans le fleuve Paraná devenu mort. Aujourd'hui ils n'ont plus rien. Lorsqu'ils ont la " chance " d'être relogés, les gens se retrouvent parqués dans des maisons conçues pour une famille de 4. Ils y vivent souvent à une dizaine, car ils hébergent des proches, de la famille, qui eux aussi ont été chassés de leurs terres mais qui n'ont plus rien. Dans ces petites maisons alignées au soleil, la chaleur accablante ne donne plus envie d'aller aux champs. Les champs ne sont plus justes derrière leurs anciennes maisons paysannes, englouties depuis peu. S'ils cultivent encore, les champs ne sont plus aussi fertiles que ceux qui se retrouvent sous les eaux. Ils n'ont plus ce limon fertile qu'avait apporté le fleuve depuis des millénaires et qui fait la richesse des plaines alluviales et des cultures de bord de fleuve. " A ce système d'autosubsistance et d'autoproduction s'est substitué un système d'assistance indigne et établi de façon injuste et totalement autoritaire " commente Pavel Wiechetek.
Un drame humain
Brígido Olivera, alias Coco, est porte parole de l'Assemblée binationale des Affectés du barrage de Yacyretá et de défense de l'environnement et des droits humains, composé d'habitants argentins et paraguayens des deux rives du fleuve Paraná. De nombreuses associations sont membres de cette Assemblée. Tous les mardi, à dix heures du matin, depuis février 2008, ils manifestent Place Lavalle en face du Palais de Justice.
" C'est une façon de réclamer à l'EBY, l'établissement qui gère le barrage de Yacyretá, de nous rendre nos maisons volées, nos terres, notre santé et notre futur " déclare-t-il aux journalistes argentins qui l'ont rencontré (voir le site en espagnol : http://www.biodiversidadla.org/content/view/full/32508 ).
Au Paraguay les habitants déplacés dans les nouveaux quartiers n'ont plus les moyens de vivre. Ils ont tout perdu et vont se battre dans les décharges à ciel ouvert avec les autres miséreux, les cochons et les rats, dans l'espoir de récupérer de quoi manger ou quelque chose à revendre. " Quand je parle de ça, ça me fait venir les larmes, par ce que je me rappelle comment on vivait à San Cosme, dans la province de Encarnación et dans plein d'autres endroits ", se confie Coco.
" Il faut dénoncer la destruction de notre économie, les expulsions violentes, les absences d'indemnisation. Personne ne sait ce que nous vivons, ce que nous avons perdu. Personne ne peut s'imaginer le déracinement, les répressions armées pour faire quitter les lieux aux plus résistants. Le complexe de production hydroélectrique est un " énorme poulpe " comme on dit ici, c'est une entreprise d'invasion qui s'approprie tout sur son passage et tend ses grandes tentacules jusque dans la vie privée, déchirée des gens " dit Coco avec une impuissance dans sa voix.
Mais la lutte pacifiste continue et les mouvements sociaux s'unissent. On entend des chansons, on voit de l'humour, des systèmes d'information alternatifs filment à l'insu des gens d'armes dépêchés par le gouvernement corrompu la violence policière. Ces scènes où la violence institutionnalisée désert des intérêts économiques des plus riches, et finit de détruire la vie des plus démunis, alertent l'opinion publique. Mais ces images vécues n'empêchent pas les membres de l'Assemblée des Affectés de Yacyretá de croire en une certaine justice !
Coco, porte parole de l'Assemblée des Affectés de Yacyretá, témoigne " nous avons demandé d'être reçu dans les bureaux de l'EBY pour que l'on nous montre les documents qui certifient des sommes d'argent qui auraient été donné à la population comme indemnisation. Nous avons eu communication de certains noms de personnes qui y figurent et qui auraient reçu 8 000 dollars, mais on a vérifié et ces personnes disent n'avoir jamais rien reçu. " Au total d'énormes sommes d'argent auraient ainsi pu être détournés. C'est ce que l'action en justice porta par l'Assemblée des Affectés de Yacyretá tend à démontrer.

Quelques conséquences écologiques majeures
Le fleuve est un espace de grande biodiversité. Des espèces de poissons comme le " suburi " qui peut atteindre jusqu'à 70 kg ou du " dorado " qui atteint 40 kg et tant d'autres de plus petite taille était jusqu'à la construction du barrage très fréquentes dans le Paraná. Des échelles à poissons a été installée pour permettre aux poissons de continuer leur migration et au fleuve d'assurer son rôle de corridor écologique. Mais ces échelles ont tués un grand nombre de poissons, qui s'y sont épuisés et se sont retrouvés bloqués en bas du barrage. De nombreux braconniers sont venus pêcher illégalement et les populations de poissons ont périclité. La rupture dans la continuité écologique du fleuve provoqué par le barrage ne permet plus à certaines espèces de survivre en amont du barrage, et le fleuve commence à perdre sa vie piscicole, sans parler des autres espèces animales et végétales peuplant normalement le fleuve.
Le barrage a également modifié le micro climat. Localement les différences se font sentir : il n'y a plus d'hiver (période de pluies plus fortes et plus fréquentes). Les pluies sont plus courtes, plus fortes, et la pluviométrie augmente. Une des conséquences directe c'est que la dengue s'est amplifiée ici.
Du côté du Paraguay, dans la ville de San Cosme y Damian, où les travaux de canalisations ont touché la nappe phréatique et l'eau dont s'approvisionne la population a été contaminé.


 

back to the RiverNet Homepage

These pages and their content are © Copyright of European Rivers Network.

toutes les photos : Copyright
Pawel Wiechetek


une partie du barrage de Yacyreta


une partie du barrage de Yacyreta

Les vannes

une des turbines

Noyer les fôrets

Noyer les villages

confrontation avec la police

populations déplacées

populations déplacées


quelques maisons préfabriquées pour une petit partie des déplacés


et encore et encore des confrontations